La Grenouille ne sera pas noyée dans le béton !

Le journaliste Denis Cheissoux débutait son émission, co2 mon amour France inter, par un billet d’humeur à charge contre la mairie du Pradet et ses 900 logements : «  Là-bas un orage d’été vous fait monter en deux heures le chiffre d’affaires des marchands de bottes en caoutchouc… Aussi tenions-nous à saluer l’initiative d’élus de sensibilité écologique du Pradet qui ont déclassé des terrains historiquement agricoles sur plus de 14 hectares en terrains constructibles ! ». 

Effectivement, contre les avis de la Chambre d’agriculture du Var, de l’Etat et du commissaire enquêteur, Claude Mesangroas, le maire, avait fait voter le nouveau Plan Local d’Urbanisme et le quartier durable promis (ainsi qu’un collège pour 600 élèves en zone inondable) dans sa campagne électorale de 2008.

Nous ne sommes pas contre des logements mais pas sur le site de « La Grenouille » qui regroupe : faune et flore remarquables mais aussi de nombreux risques comme une zone d’effondrement,  une zone humide remarquable ultra-sensible, une zone inondable, une zone de captage pour l'alimentation en eau potable non respectée, la présence de karsts et de fontis - créés par un lessivage du gypse et à faible profondeur.

De plus, entre les villes du Pradet et de La Garde, la zone du « PLAN » forme une belle cuvette de 50 km2 qui collecte toutes les eaux mais qui ne dispose que d’un exutoire étroit (le Pont de la Clue). L’augmentation démographique et l’urbanisation galopante rétrécie chaque année considérablement cette Zone Humide exceptionnelle.

Le projet de bassins de rétention et d’aménagements des cours d’eau ne réglerait pas les contraintes et les problèmes à résoudre, bien au contraire du fait de l’imperméabilisation du sol due aux nouvelles constructions, le ruissellement serait aggravé ; de plus, ce quartier est déjà une zone humide qui remplit naturellement son rôle de bassin de rétention. Aussi il paraît légitime de se poser la question :

« Pourquoi envisager de supprimer un bassin de rétention naturel que la nature nous offre pour le remplacer par de petits bassins artificiels insuffisants et coûteux ? » 

Le PLU du Pradet ne fait pas l'unanimité

L’aléa et la vulnérabilité de l’agglomération de Toulon, de La Garde et du Pradet iraient croissants avec des inondations répétitives et inévitables.  Ainsi les conséquences de cet écoquartier au Pradet pourraient bien devenir dramatiques si l’on n’anticipait pas les nombreuses contraintes pour éviter toute catastrophe. 

Ce sont nos trois associations qui ont mené l’action en justice : Var Inondations Ecologisme "V.I.E. DE L'EAU", le C.I.L. de "La Grenouille" et l’Association des Riverains du Plan de La Garde "A.D.P.L.G." avec le soutien du Fonds Mondial pour la Nature (W.W.F.).

Après quatre années de combat, ni le collège - stoppé net par décision du Conseil Général (83), ni les 900 logements de l’écoquartier n’ont vu le jour dans le quartier de « La Grenouille ». Quand des terrains inondables deviennent comme par magie constructibles encore en 2012 !

En dates :

21 décembre 2011 : le Pradet adopte son Plan Local d'Urbanisme qui rend la zone constructible

29 août 2013 : le tribunal administratif rejette en bloc une dizaine de requêtes, émanant de particuliers, d’associations, de la préfecture ou de l’opposition municipale qui réclament l’annulation du Plan Local d'Urbanisme sur le secteur.

30 octobre 2015 : la Cour administrative d'appel de Marseille suit l‘argumentaire des trois associations et annule les dispositions du Plan Local d'Urbanisme applicables au quartier de "La Grenouille".